Le développement du transport dans les pays en développement
Dans les pays en voie de développement, ce sera un immense défi que de créer une capacité de réaction suffisante des institutions, dans le public comme dans le privé, pour traiter les changements radicaux qui surviennent dans les systèmes de mobilité des pays en développement.
Dans des pays tels que la Chine ou l'Indonésie, confron tés à la perspective d'une motorisation rapide et d'une explosion potentielle de la propriété privée d'automobiles, le manque d'infrastructure routière adéquate pose un énorme problème. Le développement durable est une question essentielle. Ces pays peuvent-ils gérer ce processus avec efficacité? Les gouvernements veulent obtenir les avantages économiques de la motorisation, et un nombre croissant d'individus souhaitent et peuvent s'offrir la liberté personnelle que procurent ces véhicules. Mais les dangers d'une congestion paralysante, d'une détérioration de l'environnement local et d'un taux élevé d'émissions de gaz à effet de serre ajoutant à la menace de changements climatiques de la planète sont imminents. Parmi les questions qui se posent aux institutions du secteur public figurent la prise de décision effective au niveau national qui traitera ces problèmes et la capacité de mise en œuvre aux niveaux régional et métropolitain. Dans le secteur privé, il faut créer des organisations ayant le pou voir de surveiller de grands projets.
Le problème majeur d'un financement adéquat se pose également aux institutions. De nombreuses priorités autres que la mobilité, parmi lesquelles le financement des entreprises, l'éducation et la santé, se disputent les fonds limités constitués par le capital privé consacré au développement et les ressources publiques. L'aide internationale ne devrait pas suffire à répondre à tous les besoins des pays en développement en matière de mobilité. Ces problèmes de financement concerneront non seulement les nouveaux équipements, mais aussi l'entretien des équipements existants. Le financement doit également servir en priorité à fournir des opportunités équitables de mobilité aux populations à faible revenus. Ces dernières vivent souvent dans des zones mal desservies par les transports publics et peuvent même ne pas pouvoir se permettre d'utiliser les options limitées de transport public qui s'offrent à elles.
Ne pas avoir à suivre tout le processus de développement technique par lequel sont passées les nations développées est un avantage potentiel pour certains pays en développement, si leurs institutions sont capables d'adopter et de mettre en oeuvre ces innovations dans une mesure suffisante. Cela est vrai tant pour les transports que pour les techniques de l'environnement.
La réglementation en matière d'environnement et de sécurité en est à l'état embryonnaire dans les pays en développement. Il est des questions qui ne relèvent pas de la capacité des institutions, mais d'une volonté politique. Pour harmoniser la réglementation dans ce contexte, il ne suffit pas simplement de faire coïncider les types relativement analogues de réglementation nationale adoptés par chaque pays en développement; il s'agit aussi de prendre des engagements fondamentaux d'application de ces réglementations dans les négociations internationales et lors de prises de décisions politiques au niveau national.